La terre de mes ancêtres… extraits

Origine

   Les Schoonhere sont des propriétaires terriens depuis plus de 400 ans. C’est vers 1800 que s’agrandit le domaine de façon conséquente. Le plus célèbre de la famille fut Charles Alexis, né en 1764 à Brandhoek. Il participe en 1795, à  31 ans, au comité qui nomma les nouveaux départements du nord de la France. C’est la Lys, chef-lieu Bruges, le département de Jemappes, chef-lieu Mons et l’Escaut avec Gand. Il enrichit le patrimoine de la famille avec de nouvelles terres et devient l’un des plus puissant propriétaire. Son charisme et sa bonté font de lui un précieux conseiller auprès des nombreux petits fermiers des alentours, et on vient de très loin le consulter. Il décède à l’âge de 82 ans, en 1846, à Brandhoek. Ses héritiers au nombre de trois sont, un garçon, Alexis joseph, l’ainé, et deux filles, Marie Pauline et Joséphine Élise Marie.
   © 2020 « La terre de mes Ancêtres » Texte inédit

   Le second volume de la saga familiale « Le souffle de l’ange » vous emmène sur les terres ancestrales de la famille Gransart, dans la plaine du Weppes, à l’est de Lille.
   On y retrouvera la famille Maes, (Camille, Fabrice et Mathis) ainsi que le duo de policiers, Maxime Landrieu et Frank Maréchal, accompagné d’une nouvelle recrue : Juliette.

Juliette GRANSART, épouse de Jérôme DESCAMPS

Portrait

   Juliette Gransart-Descamps est opiniâtre et mesure 1m82. Elle impose non seulement par sa taille, mais aussi par un flair et une déduction digne de Maigret. Amoureuse de son mari depuis qu’ils se sont rencontrés, mais n’est pas pour autant « brocheuse ». Juliette va droit au but et a énormément d’empathie pour les victimes. Ce qui lui donne la faculté de déceler celui qui raconte des bobards. Excellente flic qui vient d’être mutée à Lille. Ses yeux sont marrons et inquisiteurs, avec un visage très doux. Elle a un tic, elle se pince le lobe de l’oreille quand elle sent que quelque chose cloche, mais n’est pas consciente du fait. Très mondaine en société, elle n’hésite pas à être « limite » pour évacuer des tensions sur le terrain.

   Son travail

   Un vrai garçon manqué et tenace, c’est une policière efficace affectée au central de Lille. Juliette et Patrice Albrecht, lieutenant de gendarmerie de la Bassée, ont été au collège ensemble. « Quand elle a un os à ronger, il est difficile, voire impossible de lui faire lâcher prise ».
   Leurs rapports professionnels ont toujours été excellents peut-être parce qu’ils ont tous les deux le même âge. Ils ont fait les quatre cent coups ensemble, avec un troisième larron. Adultes, ils se rencontraient de temps en temps avant qu’elle ne s’en aille à l’école de police de Roubaix en 1995. A la sortie, Juliette est affectée à Reims. Elle revient sur Lille en fin 2004 et n’a pas beaucoup changé de caractère. Gentille, mais il ne faut pas se moquer d’elle ni la considérer comme une imbécile, ce qu’elle n’est pas d’ailleurs. Elle devient une vraie teigne. C’est un bulldozer.

   Sa vie privée

   Ils habitent, Juliette et son mari, une maison construite sur les terres du domaine, à l’angle de la route du carrefour des 4 chemins – Sainghin et du chemin menant à la ferme.

   Mariée depuis mai 1987, le même jour que Julie et Gérard, le couple a deux enfants, une fille, Christelle née en 1989 et un garçon, Fabien né en 1991. Son mari, frère jumeau de Julie, est le second du domaine depuis le décès de Gérard.

   © 2020 « La terre de mes Ancêtres » Alain Minet (texte inédit)

PROLOGUE

Sainghin en Weppes août 1914

   La chaumière était éveillée depuis plus d’une heure. Les chevaux, sortis pour la préparation aux travaux quotidiens, attendaient d’être attelés au beignot. Tout le monde s’apprêtait à partir aux champs pour dresser les gerbes, il fallait que le blé puisse continuer de mûrir.

   Les affaires publiques ne s’annonçaient pas brillantes. L’assassinat du prince hongrois, François Ferdinand, et de son épouse avait déclenché des réactions en chaîne et la France menacée par sa voisine, l’Allemagne, celle-ci ayant envahi la Belgique. Les rumeurs affirmaient que les Allemands fusillaient des civils et détruisaient des maisons en Wallonie.

   En ce mois d’août 1914, le père Gransart, soucieux de ne pas laisser ses cultures sur pied, avait avancé ses récoltes, et ce matin, après le fauchage des jours précédents, on devait se presser de terminer les gerbes. Il ne voulait pas que les envahisseurs saisissent le blé et préférait le donner à la population et à l’armée.
Il envisageait aussi d’envoyer ses enfants chez les Bonnel, des amis de longue date qui habitaient Lille. Même si les Allemands y pénétraient, les enfants seraient beaucoup plus en sécurité à la ville qu’en pleine campagne, que les armées ennemies risquaient de traverser.

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   Ça y est, la guerre était déclarée depuis presque deux mois ! Les Allemands avaient enfoncé les lignes françaises et, après des combats acharnés, étaient entrés dans Lille, par la porte de Douai.
François Gransart n’avait pas compris ce qu’avait voulu faire le gouvernement en déclarant Lille ville ouverte à la veille de la mobilisation générale. C’était sans compter sur le général Foch qui décida de défendre la ville.

   Les uhlans trottaient partout dans Lille, hissés sur leurs chevaux et coiffés de leur casque à pointe.
   Les enfants Gransart étaient hébergés dans une maison située à l’intersection des rues Charles Quint et des stations et appartenant à la famille Bonnel, cabaretiers de leur état.

          . . .

   — Madame Bonnel, nous allons faire un tour, Désirée et moi, jusqu’à la rue Gambetta. Nous revenons tout de suite, nous ne faisons que l’aller et le retour.
   — Tu sais François, c’est bien parce que tu as presque dix‑huit ans, mais ne va pas te faire prendre par les Allemands. Ils sont mauvais, et ils cherchent des jeunes hommes pour les faire travailler pour eux.
   — J’ai pas encore dix-huit ans, madame Bonnel, à peine dix sept et demi, mais promis, je serai prudent.
   — J’espère bien, surtout que tu sors avec Désirée, j’aime pas beaucoup ça, tu sais.
— Ne vous inquiétez pas, madame Bonnel, je vous l’ai dit, je serai prudent.
   Ils sortirent du café, longèrent la maison sur l’étroit trottoir, et remontèrent la rue Charles Quint. Désirée, silencieuse, suivait son frère, pas trop rassurée mais curieuse. Ils arrivèrent à l’angle de la rue. Aucun Allemand en vue, c’était bon signe. Il traversa la rue Gambetta, suivi du pas timide de Désirée. Il s’engagea dans la rue du marché.
   À quelques pas de là, deux beaux chevaux étaient attachés à l’anneau d’une façade. La tentation était trop forte. François, après avoir jeté un coup d’œil à gauche et à droite, ne vit aucun Allemand à proximité. Il sortit un couteau, cadeau de son père pour son dernier anniversaire et, s’approchant des montures, glissa la lame sous la sangle ventrale du premier cheval et entailla fortement le cuir. Puis il aborda le second.
   À ce moment précis, la porte de la maison d’en face s’ouvrit et deux uhlans, dont l’un finissait de boutonner sa veste, sortirent. L’un d’eux aperçut François entre les chevaux.
   — Und du da, was machst du neben meinem Pferd ?¹
   Puis se tournant vers l’autre militaire :
   — Sieh mal, sie wollten unsere Pferde stehlen, wir müssen sie fangen, sie sind Diebe !²
   Désirée, sans demander son reste, avait fait demi-tour et traversait déjà en courant la rue Gambetta en direction de la maison.
   François était prestement passé sous l’encolure du premier cheval et s’était également mis à détaler. Il rattrapa sa sœur au début de la rue Charles Quint.
   — C’est malin, François, tu avais promis d’être sérieux, dit Désirée entre deux souffles.

                    1 – Eh toi là, qu’est-ce que tu fais à coté de mon cheval ?
                    2 – Regarde, ils ont voulu voler nos chevaux, il faut les attraper, ce sont des voleurs !
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Chapitre 1 page 23

Domaine des Eaux vives

      Premier mars 2003
   Ce matin vers sept heures trente, le temps était frais, et un léger givre recouvrait partiellement la terre. Le soleil venait de se lever et commençait son cycle journalier. Il enflammait l’horizon de ses larges traînées orange et or, apportant un effet mystérieux et magique au relief qu’il accrochait de ses doigts colorés.
Entre ciel et terre, une brume bleue et argent accentuait l’effet fantasmagorique du paysage, modifiant le relief au fur et à mesure de l’apparition du soleil dans le ciel. La terre était belle, calme et sereine, et accueillait le travail de Gérard.
Accrochée derrière son tracteur, la herse affinait la terre et traçait des sillons sombres sur un sol blanchi par le givre matinal. Une nuée d’oiseaux de toutes sortes le suivait, plongeait vers le sol et espérait cueillir, ça et là, la faune microscopique que la herse faisait remonter. Gérard préparait le terrain pour les semailles prochaines.
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2 commentaires

  1. Bonjour! Je terminé à l’instant votre roman « la terre de mes ancêtres »
    Merci. Merci de m’avoir fait partager la vie de la ferme des eaux vives.
    Votre roman fait parti de ceux qui posent la délicate question de savoir si, « tant pis je le dévore »et « oui mais j’arrive trop vite a la fin ». On a envie de profiter de chaque mots, alors on relit parfois des phrases, ou des chapitres. Alors, merci. J’espère, au détour de nos rencontres, pouvoir acheter le premier opus et bien sûr la suite, Mathis m’intrigue…bon week end à vous. Un lecteur devenu fidèle.